La tenue

Calot, treillis, brodequins... et la fameuse ceinture. Voila le résumé de la tenue d'un arpète. Mais il y avait un peu plus.

Dans le gymnase en 1979 - la tenue d'un arpète.

La ceinture

A quoi servait-elle? Bien sûr, elle tenait le pantalon mais en plus, elle permettait de nous guérir d'une de nos principales frustrations: il était interdit de mettre les mains dans les poches. Alors on les mettait dans la ceinture. Dans cette position, les coudes dépassaient du corps et ils devenaient une arme redoutable. On rentrait du mess ainsi armé, guettant tout arpète d'une promotion plus jeune que la notre pour le bousculer.

Le calot

Ah, cette vieille obsession militaire, porter des chapeaux! Le notre, c'était le calot bleu marine que l'on portait soit en tenue de sortie ou en treillis. Nous n'avions pas le droit de sortir dehors sans notre couvre chef. Il y avait un goût d'aventure chaque fois qu'on l'ôtait hors d'un bâtiment. Le problème était alors de trouver où le mettre. La meilleure solution était une poche mais cela faisait plus Arpète si on le glissait dans la ceinture de manière à ce que la moitié du dessus retombe devant. Je serais curieux de savoir combien de calots on été perdus depuis que les Arpètes existent.
Le calot permettait de cacher la fameuse mèche (je l'ai toujours, mais un peu plus courte) qui permettait de reconnaître un Arpète d'un nénesse à Rochefort.
J'ai le souvenir d'être en permission à la maison et de chercher mon calot en sortant: réflexe conditionné ...

Instruction militaire

Lors des périodes d'instruction militaire, on se déguisait: on ajoutait des guêtres par dessus les brodequins, et voilà, nous étions des guerriers! Il y avait un avantage, cela permettait de mettre des chaussures basses dessous sans se faire remarquer.

La tenue bleue

Nous avions aussi la tenue bleue: Pantalon et veste en tissu "poil à gratter", chemise bleu foncée (comme les appelés à l'époque), cravate noire.

Ceci me rappelle les séances de repassage. Il y avait des salles de repassage à chaque étage du T4, du coté opposé à l'entrée principale. Nous utilisions nos grands mouchoir blancs trempés dans de l'eau comme pattemouille. Pour les vestes et chemises, il fallait faire des plis savants: Un triangle dans le dos et un pli vertical devant, au dessus de chaque poche. Je pense que le même fou qui avait acheté trop de cire rouge avait été consulté sur la façon de repasser.

Le brassard

Je viens de ranger mon garage et, dans un tiroir, sous une tonne de poussière, j'ai retrouvé mon brassard. Et oui, en plus d'être obligé de sortir en ville en tenue, il fallait porter le brassard réfléchissant dès que le jour faiblissait. Le voici dans l'état, d'aujourd'hui, c'est un testament à la qualité de certains équipements qu'on nous donnait car il réfléchit toujours, presque comme au premier jour.

La tenue civile

Nous n'avions pas le droit d'avoir d'affaires civiles. Nous devions sortir en tenue bleue le week-end. C'était pareil lors des permissions, les voyages en train ne se faisaient pas en civil. Chacun avait une astuce pour cacher les affaires civiles:

Les gens du service linger les cachaient au sous-sol du T4. D'autres à l'aéroclub, de l'autre coté de la piste. Moi, j'avais une armoire au camp sud, dans le hangar du vol à voile. D'autres encore, utilisaient les services d'un bar à la sortie de la base en direction de Saintes. On l'appelait "Chez la vieille". Ils sortaient de la base en tenue, allaient boire un verre "Chez la vieille" et en ressortaient en civil. Heureusement, les patrouilles de P.M. en ville étaient assurées par des arpètes et les éducateurs qui les accompagnaient avaient d'épaisses lunettes noires!

Ma première sortie en boite

Ma première sortie en boite fut en tenue militaire. La boite, c'était le Vegas et je me souviens toujours du son des basses dans ma poitrine lorsque le D.J. jouait "Jamming" de Bob Marley qui arrivait au sommet de sa gloire.

Le Vegas, c'est l'endroit où une fille m'embrassa pour la première fois pendant un slow. Je ne m'y attendais pas, elle me surpris en ouvrant une large bouche et la colla contre la mienne. Je fus ébloui par l'agilité de cette langue qui explorait ma cavité buccale. Peut-être, était-elle une apprenti dentiste. Ou bien avait-elle perdu son chewing-gum et essayait-elle de le retrouver avec insistance. Si tel était le cas, je pense qu'elle le retrouva car je ne me souviens pas de l'avaler. Je ne la revis jamais mais on est bien loin de mon sujet: La tenue.

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